Ça fait quelques années que j'avais ouvert ce sujet, et force est de constater que Solid ne cristallise pas l'attention des foules. Quelques dévoués conférenciers ont du mal à convaincre les professionnels de choisir ce qui n'apparaît que comme une solution "cloud", alors qu'il y a déjà ce qu'il faut, selon les types de besoins...
Mais je pense que ce qui pèse le plus, ce n'est pas le principe de cette solution logicielle, mais bien plutôt le choix du nom "Solid". Ça n'évoque pas le produit ! Celui qui ne connaît pas et recherche simplement "solid" sur le Web, ne tombera pas dessus.
Et du côté "professionnel", ce qui est recherché en rapport avec "SOLID", c'est, pour les développeurs, d'appliquer décemment les principes généraux de codage orienté objet que recouvre l'acronyme SOLID, pour lequel il est facile d'obtenir des infos sur le Web, y compris en français, bien sûr. Absolument rien à voir, donc !
Si c'était juste pour lancer une certaine idée de l'Internet façon "cloud", c'est venu un peu tard, car cette formule existe déjà et fonctionne comme attendue.
En fait, les enjeux de l'Internet des années/décennies à venir sont à redéfinir, car il y a pas mal de réalités contradictoires qui s'entrecroisent, et qui vont très au-delà du principe de mise en accès "public" de contenus par communications électroniques.
Mais se contenter de répondre superficiellement aux questions: "Quoi communiquer ?", "À qui autoriser les communications ?", élude en fait systématiquement quelques sous-questions très utiles, qui ont des implications majeures pour définir une stratégie avec Internet.
Tandis que quand on se pose des questions du type: "Quel niveau de fiction comportent tels contenus ?", "Quel sera le degré de compréhension des contenus par le public ciblé ?", "Qui utilisera, et comment, tel contenu ?", "Quelles applications juridiques sont possibles, souhaitables ou non, relativement à telles formes de contenus ?", "Quel niveau d'autonomie aux logiciels ?", notamment, on est obligé, si l'on est sérieux, de se concentrer sur les réalités et tendances sociétales, psychologiques, idéologiques, géographiques, incluant, naturellement, le poids dans les décisions normatives de certains acteurs. Et les réponses "évidentes" se révèlent de peu d'utilité. Se contenter de parler de "réseaux informatiques privés" utilisant Internet, ça n'avance pas à grand-chose, car ce n'est pas l'enjeu de la réflexion à mener.
Un exemple: réfléchir sur le fait que l'essentiel de la population passe ses journées, le nez sur le petit écran peu hygiénique d'un smartphone ou dans l'expectative d'une notification quelconque de celui-ci, pendant toute autre occupation, c'est un des paramètres fondamentaux à évaluer pour guider ses dagnostics et choix au sujet des communications en réseau, via Internet, via le Web ou autre méthode de communication de contenus. Ce paramètre sociétal n'existait pas il y a 20 ans. En sera-t-il encore ainsi dans 5 ans, 10 ans ou 20 ans ?
Pour faire écho à une question récente sur le forum, à propos de la baisse de fréquentation des forums: ça mérite une bonne réflexion sociétale. Considérez le niveau d'aptitude de ces générations actuelles qui ont mal aux doigts si elles doivent simplement recopier quelques phrases en utilisant un clavier... Alors de là à rédiger un avis étayé dans un forum... Mais au fait, un "avis" qui tolèrerait une contradiction ou des questions demandant des précisions, une discussion de forum, en fait ? Il me semble que c'est une attitude d'esprit, qui s'est bien raréfiée. Mais ce n'est qu'un des paramètres. Un autre paramètre, c'est l'esprit "bricoleur" ou "bidouilleur". Il faut être actuellement particulièrement motivé pour chercher ce qui permet de bidouiller, dans un monde qui cherche à interdire toute initiative dans cette direction. Et cet autre aspect psychologique a de nombreuses conséquences relativement aux utilisations du Web, à l'implication personnelle, etc.
2024 point son nez. Probablement rien de révolutionnaire en logiciels informatiques qui sont sur leurs voies. Par contre, sur d'autres sujets...
Supprimer ce qui fonctionnait, qui était utile, et qui était apprécié, est une régression. Pas une amélioration !